Louise Bourgeois « Spider » 1995
Vous connaissez mon intérêt pour les musées : marathon des musées, haltes « expo » que je sois à Paris, Londres, New York ou Ubud…
Toute forme d’art m’intéresse, avec un plus grand penchant pour l’art contemporain cela dit. Même si je suis toujours loin d’être une experte, j’aime apprendre, réfléchir et m’inspirer auprès de ces œuvres.
Le week-end dernier, je me suis rendue à la Monnaie de Paris pour visiter l’exposition Women House que j’avais découverte sur Instagram et qui me semblait prometteuse tant par son côté visuel que son approche résolument féministe.
De l’enfermement et la soumission…
Helena Almeida « Étude pour deux espaces » 1977
En effet, cette expo met à l’honneur 40 artistes féminines qui abordent la relation entre la femme et son environnement domestique, endroit qui lui a longtemps été imposé d’office.
L’exposition s’intéresse à ce lien particulier « femme-maison » qui évolue au fil des époques, tantôt synonyme d’enfermement, de soumission, tantôt lieu de création et d’évasion.
Louise Bourgeois « Femme-maison » 1994
Penny Slinger « Maison de l’exorcisme » 1977
On débute le parcours en 8 parties par une caricature de la femme-ménagère à qui la maison lui sert d’unique territoire de « jeu ». Cette « femme au foyer désespérée » est ainsi montrée du doigt par les œuvres parodiques de Birgitt Jürgessen (et son tablier en forme de cuisinière) entre autres.
Birgit Jürgenssen « Ménagères-tablier de cuisine »1975/2003 & Martha Rosler « Woman with vacuum » (1967-72)
Joana Vasconcelos « Pavillon de thé » 2012
J’ai particulièrement aimé ce « Jeu d’échec moderne » de Rachel Whiteread où se déroule une partie palpitante de tournées de linge et de séances de repassage.
Rachel Whiteread « Modern set chess » 2005
Heureuse de retrouver la photographe portugaise Helena Almeida (que j’ai découverte au musée du jeu de Paume il y a plus d’un an) avec des clichés plus sombres, teintés de mélancolie et reflétant l’isolement.
… à la construction et la créativité
L’exposition change de rythme et d’ambiance à chaque chapitre : c’est ce que j’ai particulièrement apprécié. On découvre des œuvres aux approches et significations différentes à chaque niveau.
Rendez-vous avec celles de Louise Bourgeois, dont sa célèbre araignée (rencontrée au préalable à la Tate Modern de Londres) et avec l’une des fameuses « Nana-maisons » de Niki de Saint Phalle.
Niki de Saint Phalle « Nana-maison II » 1966/1987
Laura Tixier « Plaid houses » 2008 et Laurie Simmons « Maison ambulante » 1989
Je conseillerais donc cette exposition à tout le monde car on peut l’aborder par différents niveaux de lecture. De plus, le lieu en lui-même vaut le coup d’être visité. Intéressante sur le fond et la forme, « Women house » mérite qu’on s’y attarde.
Exposition » WOMEN HOUSE »
à la Monnaie de Paris
11 Quai de Conti
75006 PARIS
(jusqu’au 28 Janvier 2018)